Anomalies vasculaires / Hémorragies cérébrales | neuro-chirurgie.org (2024)

Une autre méthode de traitement de l'anévrisme est le « coiling ». Pour cela, un cathéter vasculaire est introduit dans l'artère de l'aine et est dirigé vers l'embouchure de l'anévrisme. Des spires de platine sont introduites dans l'anévrisme par ce cathéter-guide ; elles s'y enroulent et remplissent totalement la cavité de l'anévrisme qui est ainsi isolé de l'apport de sang et qui ne peut plus saigner.

L'avantage du traitement endovasculaire est qu'il n'est pas nécessaire de pratiquer une opération ouverte. Son inconvénient est qu'il n'est parfois pas possible de refermer l'anévrisme totalement et définitivement à l'aide de spires en une seule fois, si bien que des clichés de contrôle réguliers (angiographie) et parfois plusieurs traitements sont nécessaires. L'effet à long terme du traitement endovasculaire de l'anévrisme cérébral n'est pas encore bien connu. Le traitement des anévrismes vise à empêcher qu'il ne se produise une nouvelle hémorragie. Il est bien connu qu'après avoir été initialement totalement remplis, des anévrismes ayant subi un « coiling » se rouvrent malgré tout partiellement après un certain temps. Cela est dû à un tassem*nt des spires. Dans ce cas, un traitement complémentaire est nécessaire. Dans certains cas, cela se fera à nouveau par coiling, mais dans d'autres cas, il faudra encore avoir recours à une intervention chirurgicale. Cela signifie que les patients qui ont subi un coiling doivent souvent rester sous surveillance prolongée et doivent parfois subir à plusieurs reprises un examen des vaisseaux sanguins. Le choix du traitement dépend toujours de la situation individuelle du patient. Il s'agit toujours d'un « travail sur mesure » pour lequel la décision sera prise par l'équipe thérapeutique des neurochirurgiens et des neuroradiologues. On ne peut jamais dire avec certitude à l'avance si le traitement réussira.

Fermeture indirecte de l'anévrisme :

On doit parfois constater qu'une fermeture directe de l'anévrisme n'est pas possible. On peut alors essayer de refermer le vaisseau sanguin afférent (le « vaisseau-mère ») sur lequel se trouve l'anévrisme. Cela n'est possible que si l'apport de sang vers cette partie du cerveau peut être repris par d'autres artères cérébrales. Il faut dès lors évaluer à l'avance si c'est le cas. La fermeture peut être réalisée en plaçant chirurgicalement une espèce de petit anneau autour de l'artère du cou et en resserrant lentement cet anneau de l'extérieur en quelques jours, jusqu'à ce que le vaisseau sanguin soit totalement fermé. Entre-temps, l'apport de sang est repris par les autres artères cérébrales. Actuellement, la fermeture du vaisseau-mère est plus souvent pratiquée en passant par l'artère de l'aine (intervention endovasculaire). Pour cela, on glisse un ballonnet dans le vaisseau sanguin cible et on le gonfle au moment où il occupe la position correcte. Le vaisseau sanguin est ainsi obstrué et il ne peut plus y passer de sang. Ensuite, le ballonnet est déconnecté et il reste à l'état gonflé dans le vaisseau-mère. L'objectif est qu'en fin de compte, il se produise une coagulation du sang dans le vaisseau afférent et dans l'anévrisme, de telle sorte qu'il ne puisse plus se produire d'hémorragies à partir de cet anévrisme.

Une autre alternative est la mise en place d'un court-circuit vasculaire (bypass), qui consiste à mettre en place une dérivation vasculaire au-delà de l'anévrisme, dérivation par laquelle peut se faire l'apport de sang riche en oxygène. Habituellement, cette intervention est suivie de la fermeture du vaisseau sanguin qui remplit l'anévrisme. La conséquence de cette fermeture est à nouveau que l'anévrisme se referme par coagulation.

2.4. Les risques du traitement

Les risques liés au traitement des anévrismes cérébraux dépendent de la localisation et de la taille de l'anévrisme, des symptômes induits par l'anévrisme (par exemple, s'il s'est produit une hémorragie ou un infarctus cérébral), de l'âge et de l'état neurologique et physique du patient, du type de traitement choisi, etc.

Outre les complications générales telles que les infections (par exemple, infection de la plaie, infections pulmonaires), les épanchements de sang, la thrombose, etc., il existe des complications spécifiques qui sont en relation avec l'hémorragie et le traitement de l'anévrisme cérébral. Il peut notamment s'agir d'une nouvelle hémorragie cérébrale (soit encore avant qu'on n'ait pu commencer le traitement, soit pendant le traitement, donc lorsqu'on est occupé à refermer l'anévrisme), d'un infarctus cérébral (par exemple, à la suite d'un spasme vasculaire ou d'une fermeture [non intentionnelle] d'un vaisseau sanguin au moment où un anévrisme est « clippé » ou « coilé »), ou d'un œdème cérébral (par exemple, par manipulation du cerveau pendant une craniotomie), de la survenue de troubles de l'écoulement du liquide céphalorachidien. La conséquence peut être l'apparition de paralysies ou d'autres symptômes (de déficit) persistants du cerveau ou des nerfs crâniens (aphasie, épilepsie, perte de conscience, coma). Une nouvelle hémorragie ou un infarctus cérébral peuvent endommager le cerveau à un point tel que le patient peut en décéder. Les deux premières semaines qui suivent l'hémorragie, la situation est souvent critique, surtout chez les patients qui ont présenté une hémorragie à partir d'un anévrisme. Même si on a réussi, peu après l'hémorragie, à fermer l'anévrisme d'une manière ou d'une autre, il peut encore se produire une détérioration de la condition du patient, notamment du fait de la survenue d'une crampe vasculaire (ou vasospasme). Le développement d'un vasospasme est, avec la survenue d'une récidive d'hémorragie, le principal risque que court un patient après une hémorragie cérébrale anévrismale. Le risque de vasospasme est surtout important entre le quatrième et le dixième jour qui suivent l'hémorragie cérébrale. Même si l'anévrisme a déjà été opéré, le vasospasme peut provoquer une aggravation sévère (et souvent fatale) de l'état du patient. On ne peut influencer le vasospasme que de manière limitée à l'aide de perfusions et de médicaments, et si nécessaire, d'une respiration artificielle en soins intensifs. Le traitement consistant à introduire un ballonnet gonflable dans le vaisseau spasmé à l'aide d'un cathéter, distendant ainsi le rétrécissem*nt, en est encore à ses premiers balbutiements. Il est possible que cela ouvre à l'avenir de nouvelles possibilités pour le traitement du vasospasme.

2.5. Le rétablissem*nt après traitement d'un anévrisme

Le rétablissem*nt du patient après traitement d'un anévrisme cérébral dépend fortement de la situation de départ. Un patient qui a présenté une hémorragie cérébrale au niveau de l'anévrisme peu auparavant, a généralement besoin d'une période de plusieurs mois pour se rétablir. Cela dépend évidemment du degré de dommage cérébral qui a été induit par l'hémorragie, et de la présence ou non d'un vasospasme sévère. Après une hémorragie anévrismale, de nombreux patients souffrent d'irritabilité, d'une faiblesse de concentration, de troubles de la mémoire et de maux de tête. Il peut dès lors arriver qu'on ne soit plus capable de se retrouver dans les conditions de travail antérieures. Parfois, il s'est produit des modifications de la personnalité ou du caractère, parfois aussi, il y a de nets troubles neurologiques tels que des paralysies ou une aphasie (problèmes d'élocution par lésion du centre de la parole dans le cerveau). Dans certains cas, l'admission en centre de revalidation sera nécessaire, avec un accompagnement intensif par des physiothérapeutes, des logopèdes, des ergothérapeutes, des psychologues et un médecin de revalidation. Heureusem*nt, il existe également des patients qui guérissent sans séquelles et qui, après un certain temps, fonctionnent à nouveau comme auparavant.

2.6. Hémorragie sous-durale

Cette hémorragie, située entre la méninge dure (la dure-mère) et le cerveau, ne fait pas partie de ce sujet, parce qu'il s'agit dans ce cas d'une hémorragie consécutive à un accident plus ou moins important.

On en distingue deux formes :

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